lundi 7 septembre 2009

Résumé du Ironman Louisville 2009

Louisville, Kentucky, dimanche le 30 août 2009, jour de la course

 

Voici le résumé de ma journée du 30 août 2009 où j’ai complété le Ironman de Louisville au Kentucky. J’y étais allé avec un ami de Sherbrooke, IronGab Paquin. Voilà :

 

Réveil à 4h46 am, après une super bonne nuit de sommeil de 8 heures et beaucoup de repos depuis vendredi après-midi. Pour déjeuner : 2 tranches de pain, une banane et un jus d’orange (La même chose que je mange depuis 5 jours!) Il ne faut pas changer les bonnes habitudes! Je me sens parfaitement détendu et l’estomac réagit bien malgré le moment. À 5h40, nous partons pour la zone de transition afin de voir aux derniers ajustements de nos vélos. Dès que je mets le pied à l’extérieur de l’hôtel, je sais que la température sera clémente et avantageuse pour moi. Il fait alors 12 degrés et les vêtements longs sont de mise.

 

30 minutes avant le départ officiel, (7 heures am), nous quittons la transition pour nous diriger en marchant vers le départ, ¾ mile plus loin. Nous marchons lentement, calmement, les familles et amis accompagnant les athlètes nous dépassent et l’on sent leur nervosité dans le ton de leur voix. En arrivant sur place, nous nous faisons marquer  (# sur les bras et âge sur mollet gauche) par des bénévoles survoltés et très sympathiques malgré l’heure matinale.

 

Nous nous infiltrons ensuite au milieu de la dense file d’attente où athlètes et supporteurs prennent quelques photos durant ces derniers instants avant la course. Puis, on entend un coup de canon et c’est parti, le départ est donné et on entend déjà les athlètes se débattent contre le courant de la rivière Ohio séparant l’État du Kentucky de l’Indiana. Sur la passerelle qui nous amène à la rivière, nous réalisons rapidement que nous serons à l’eau sous peu et après une dernière poignée de main et quelques mots d’encouragement, nous plongeons chacun pour soi dans cette rivière avec les autres 2495 athlètes.

 

Résumé Jeff

Comme j’en étais à ma deuxième expérience au ironman, je m’étais fixé des objectifs considérables. L’an passé j’avais fait Louisville et terminé 3e sur 56 dans ma catégorie d’âge, manquant les deux seuls spots pour Hawaii par une seule position. Cette année, je voulais améliorer mon temps d’au moins 45 minutes et espérer gagner ma place pour les championnats du monde de Kona. Ayant également partagé mes objectifs avec plusieurs de mes proches, je m’étais ajouté un poids supplémentaire en terme de pression, j’avais dis que je voulais performer et donc, je devais performer! C’est avec ce sentiment en moi, mais tout même en pleine confiance face à mes moyens que j’ai plongé à l’eau dimanche matin.

 

Natation, 3.8 km :

Départ moins fulgurant que je l’avais imaginé! Dès mon entrée à l’eau, mes lunettes se remplissent d’eau et je ne vois rien du tout du côté gauche. J’ai aussi mon moniteur cardiaque, placé à la hauteur de la poitrine, sous ma combinaison de triathlon, qui me glisse jusqu’aux hanches. Je prends alors quelques secondes pour enlever l’eau de mes lunettes et remonter le moniteur jusqu’à mes pectoraux (par dessus mon trisuit!) Et finalement, je suis lancé.

Je fais le premier tiers de la distance, contre courant jusqu’au turn around, à un excellent rythme. Je me sens détendu et je me concentre sur ma glisse (merci à coach MLL). Au retour, je vois les deux ponts au loin et j’essaie de rester à l’extérieur de la cohue qu’il y a près des bouées, en raison de quelques coups reçus lorsque j’ai fait demi tour.

À ma sortie, je suis assez satisfait de ma performance sans trop savoir mon temps puisque ma montre Polar semble s’être endormi. Je sais par contre que j’ai dépassé plusieurs nageurs et que je suis parfaitement échauffé pour le reste de la course. Donc, en sortant, je replace rapidement mon moniteur cardiaque sous ma combinaison aux couleurs du C.Q.E.A. (gracieuseté du Conseil québécois des entreprises adaptées, (http://www.cqea.qc.ca)) et j’essaie d’avoir l’air cool pour les photos. J’entends même l’animateur me nommer et avec la foule qui crie et applaudie sans arrêt, je reçois une charge d’énergie pour accélérer dans la transition. Plus tard, j’apprendrai que j’ai fait 1 heure 11minutes et 30 secondes, ce qui est 5 minutes plus vite que l’an passé et le 24e temps de mon groupe d’âge.

 

Transition 1 :

J’ai un peu de difficulté à trouver mon sac, mais je me rattrape dans la tente où j’enfile une paire de bas confortable et mes souliers de vélo. J’avais également mes lunettes de soleil, ma ceinture-dossards et mon casque que je mets en courant vers mon vélo. En sortant de la tente, une bénévole un peu trop généreuse sur la crème solaire me met une grosse pelleté de crème blanche sur l’épaule, j’ai du tenter de l’étendre sur mes deux épaules et mes genoux pendant les 5 premiers kilomètres de vélo!

 

Vélo, 180 km :

Aussitôt sorti de T1, j’enfourche l’Orbea, contre-la-montre avec roues Zipp, qui m’a été prêté pour la course depuis la mi-août par Gabriel Tremblay (MERCI!!!) et je me lance dans ce périple de 180 kilomètres tout en aisance. N’ayant pas d’odomètre, je décide de maintenir mon rythme cardiaque entre 135-140 battements/minutes, ce qui est très confortable.

Dès les 30 premiers km, je rattrape en permanence des triathlètes et plusieurs hommes 18-24 ans (ma catégorie). En triathlon, on peut facilement savoir la catégorie d’une personne soit par son numéro (dans le dos en vélo ou en avant en course à pied), soit en voyant son âge sur son mollet gauche, dans ce cas-ci.

C’est au 30e km justement, que je livrai ma plus belle bataille avec un autre concurrent de mon groupe d’âge, le #166. Je l’avais rattrapé depuis le km 26 et n’y pensant déjà plus, je le vois qui vient me chercher quelques centaines de mètres plus loin, alors que je mangeais une bouchée de powerbar. La lutte en vélo s’est poursuivie durant 5 km, où nous nous sommes échangés les devant quelques fois suivant les aléas du parcours et au terme desquels j’eus le meilleur sur lui, mais non sans peine! Après cela, je ne l’ai revu qu’après avoir commencé le marathon et je n’avais pas plus d’un mile (1,6 km) d’avance sur lui (environ 6 min).

Pour revenir au vélo, j’ai maintenu une bonne position aérodynamique durant le trajet et je me suis assuré de bien m’alimenter tous les 30-40 minutes et de m’hydrater régulièrement. Après 60 km, je me suis retrouvé avec 2 autres cyclistes plus âgés (35 et 41 ans) avec qui j’ai roulé une bonne partie du trajet. J’étais très confortable et j’ai même eu une pensée pour mes amis Frank Ménard (au demi), François Garant et Tommy Dion qui participaient ce matin-là au marathon des Deux-Rives à Québec.

Le Ironman est une épreuve d’endurance et parfois nous devons nous arrêter pour diverses raisons. De mon côté, j’ai du faire une rapide pause pipi au km 80 en arrêtant sur le côté sans trop de conséquences puisque 5 km plus loin j’avais rattrapé tous ceux qui m’avaient dépassé. L’an passé au vélo, j’ai du prendre des bouteilles de Gatorade à chaque point d’eau (tous les 16 kilomètres) pour avoir quelque chose de froid à boire à cause de la chaleur, mais cette année, ce fut tout le contraire, la température était idéale! (23 degrés celcius) Donc, en tout, j’ai pris 4 bouteilles de Gatorade et manger 3 Powerbars. (brownies, pâte à biscuit et vanille).

Sur les 20 derniers km, j’ai ressentis davantage de douleur au pied droit à cause de ma cale de soulier et aussi au niveau des fessiers à cause… à cause que c’est long 180 kilo en trisuit! Mais somme toute, j’étais assez satisfait de ma performance, sans savoir quel temps je venais de faire. J’ai su plus tard que je venais de rouler le meilleur vélo de mon groupe d’âge avec un temps de 5 heures 9 minutes et 38 secondes, ce qui fait une moyenne de 35 kilomètres/heure. En plus, de rouler les derniers 40 kilomètres avec une crevaison lente.

 

Transition 2 :

Bonne transition, j’ai encore eu de la difficulté à trouver mon sac (ils étaient presque tous là, sauf un ou deux). Mais en entrant dans la tente mes souliers de course étaient déjà dans mes mains et ma casquette sur ma tête. J’ai tout de même pris le temps d’attacher les lacets et je suis partis avec un gros sourire sur les lèvres, persuadé que j’allais aisément courir sous les 3 heures 40.

 

Marathon, 42.2 km :

Dès le départ, les sensations sont excellentes et ma foulée est fluide. Je suis content d’enfin me redresser et de pouvoir m’imposer dans ma section préférée du triathlon, la course à pied. Comme je l’ai mentionné avant, la température était parfaite et au premier point d’eau (après 1,6 km) j’avais les mêmes sensations qu’en commençant un long jog. Je décide donc de partir sur un tempo de 5 min/km, ce qui fait 3h28 sur un marathon. Au km 1,5, j’ai croisé le #166 qui avait, je dois l’avouer, une superbe foulée tout en puissance! Mais, je ne m’en préoccupe pas davantage puisque j’ai moi aussi un marathon à courir et je dois rester concentré.

Environ 500 m plus loin, je rattrape progressivement un homme de 31 ans, #713, nommé Philip et qui venait de Washington. Nous avons jasé un peu et décidé de courir ensemble pour une partie du parcours. Nous avions une belle foulée dynamique et économe que les spectateurs aguerris remarquaient à l’occasion et ils nous gratifiaient de chaleureux encouragements. J J’ai consommé de l’eau, duGatorade, des demies bananes, des raisins, du Coca-cola et des gels de Powerbarofferts gratuitement à tous les points d’eau (tous les 1,6km) par de gentils bénévoles.

Ma concentration était centrée sur une seule chose, le prochain point d’eau, entre lesquels je m’imaginais prendre de délicieux verres de Gatorade froids ou encore du Coca-cola! Sur la fin du marathon, j’ai du m’arrêter au même endroit que l’an passé pour aller aux toilettes, il restait alors 3 km. Mon ami Philip, #713, voulait m’attendre mais je lui ai dit que j’avais de gros finish et que j’allais assurément le rattraper! Une minute quinze plus tard, j’étais de nouveau sur la route et j’avais devant moi le fameux #166. Je ne fais ni un ni deux et j’accélère jusqu’à la ligne sans même me retourner ou prendre quelque chose aux deux derniers points d’eau.

Je termine ainsi mes deux derniers miles en 6,56 et 6,48. Ma rentrée triomphale sur la ligne d’arrivée était très gratifiante malgré le fait que j’ignorais totalement mon temps général. C’est mon ami IronMax Lajoie qui m’a renseigné sur mes temps et ma place pour Kona 2h30 plus tard alors que je l’avais appelé. J’ai couru le marathon en 3h22min, terminant avec le 3e meilleur temps de course à pied de ma catégorie et brisant le 10heures avec un temps global de 9h49min 29sec. (48e/2495) J’avais donc gagné ma place pour Hawaii!

 

Conclusion :

Au final, j’ai surtout réaliser lors du retour au Québec, que j’étais en super forme physique certes, mais que c’était davantage le mental qui avait la différence. En aucun moment dans l’épreuve, je n’ai douté de mes capacités à finir sous les 10heures ou de la possibilité de me qualifier pour Hawaii. Je me suis concentré sur les pensées positives que j’avais reçu de mes proches et amis et sur les éléments dont j’avais le contrôle, non pas les adversaires, la température ou la géographie, mais sur l’ensemble de mes facultés physiques et mentales.

Je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui m’ont encouragées ou qui ont suivi ma course sur internet, je suis persuadé que votre énergie a pu faire une différence au final. Un merci spécial aussi à mon ami et partenaire d’entraînement Gabriel Paquin, avec qui je me suis entrainé et voyagé pour le ironman cette année. Puis un dernier merci à Gabriel Tremblay, qui m’a généreusement prêté son vélo Orbéa depuis la mi-août et qui m’a offert un racesuit aux couleurs du C.Q.E.A (http://www.cqea.qc.ca)!!! Puis si j’ai un conseil à vous donner et que j’ai appris de ma jeune vie, c’est de ne pas attendre à demain avant de prendre vos rêves en main! Demain, il peut arriver n’importe quoi, aujourd’hui vous avez la santé et l’énergie, alors qu’est-ce que vous voulez de plus? Allez y, foncez!

Pour Kona qui est le 10 octobre (oui, je sais, dans 5 semaines seulement! ;), je me rendrai sur place dès le début d’octobre pour m’adapter à la température. Considérant les circonstances, j’ai décidé de ne pas poursuivre mes études pour l’instant et de me concentrer sur la préparation du championnat ainsi (et surtout…) qu’à la recherche de commanditaires!!! Si jamais vous avez envie d’avoir plus d’information (ou encore me faire une grosse donation! :P), vous pouvez me réécrire par courriel (jean-francois.gosselin@hotmail.com) ou m’appeler (819-562-7498 ou le 819-780-4636) et il me fera plaisir de vous en parler davantage! ;)

Sportivement

IronJeff Gosselin J

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